L'art de trouver un mari
Cette forme d'art de la récupération qu'est le Charm Quilt répondait à ses origines à un besoin économique. La technique du patchwork remonte à la plus haute Antiquité. Arrivée dans les bagages des Croisés, elle s'est répandue en Europe à partir du XVIIIe siècle. Quant, au milieu du XIXe siècle, aux Etats-Unis, la beauté des assemblages des pièces de tissus est devenue pour les jeunes filles une manière de se faire valoir, le "charm quilt" était né.
Considérés comme des porte-bonheurs, les Charm Quilts font alors fureur. On leur conférait souvent quelques pouvoirs magiques, comme celui de retenir le bien-aimé ! De la magie à la superstition, il n'y qu'un pas qui amena les quilteuses à se fixer certaines règles contraignantes : l'ouvrage devait comporter 999 pièces, chacune devait être taillée sur un même gabarit et dans des tissus différents qui ne pouvaient pas être achetés par la quilteuse. Malgré les échanges entre amies, le manque de matériaux faisait que certains ouvrages nécessitaient parfois deux ou trois générations pour être confectionnés. Celle qui venait à bout de ce minutieux assemblage se voyait assurée d'un heureux mariage dans l'année.
Aujourd'hui la diversité des tissus, la richesse des imprimés et des couleurs justifient un regain d'intérêt pour le Charm Quilt. Les règles se sont quelque peu assouplies. Le nombre de pièces peut varier, plusieurs gabarits différents peuvent être associés dans un même ouvrage. La créativité n'a plus de limite mais le principe des échanges se poursuit. Plus qu'un travail sur le motif, les "Charm Quilts", par leurs effets visuels, les jeux de couleurs et de matières, expriment le sens artistique et la sensibilité de leur réalisatrice. Ce sont des œuvres personnelles qui procurent autant de plaisir à les confectionner qu'à les admirer lorsqu'ils sont achevés.
Et vous, tomberez-vous sous le charme ?
•••> Smaranda Bourgery, la reine des quilteuses
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