SOMMAIRE destination Gdansk et les bords de la Baltique
L'art de raconter les histoires dans la baie de Gdansk
À Gdansk, Sopot et Gdynia, les trois villes mitoyennes de la "Tricité" dans l'estuaire de la Vistule, l'art de mettre en perspective le passé, l'histoire et le patrimoine est à l'œuvre, en particulier dans deux musées, richement pourvus en objets et documents. Très pédagogiques, ils racontent des événements clés de la Pologne et de l'Europe.
Solidarnosc, quand la solidarité change le monde
Les chantiers navals toujours actifs, au nord de la ville de Gdansk, ont été le théâtre d'un événement historique. Le dernier jour du mois d'août 1980, avec un maxi stylo rouge de 40 cm, un jeune électricien des chantiers navals nommé Lech Wałęsa espérait mettre fin à une décennie de grèves violemment réprimées en signant l'accord de Gdansk portant sur 21 revendications ouvrières parmi lesquelles la reconnaissance du syndicat Solidarnosc, co-fondé par Lech Walesa et Anna Walentynowicz - la grande oubliée de l'histoire.
La photo de Lech Walesa signant l'accord de Gdansk,
affichée à l'entrée du Musée Solidarnosc.
© ABCfeminin.com.
affichée à l'entrée du Musée Solidarnosc.
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Après l'adhésion massive dans la foulée de 10 millions d'ouvriers (près d'un tiers de la population), Solidarnosc, premier syndicat libre d'Europe de l'est, sera suspendu un an plus tard par le général Jaruzelski, à la tête de l'état polonais. Les patients pourparlers menés par Lech Wałęsa ont finalement conduit à la légalisation officielle de Solidarnosc en avril 1989.
Cette ouverture au pluralisme politique marquera un tournant historique et entraînera des mouvements contestataires dans les autres pays socialistes totalitaires. La chute du mur de Berlin en novembre 1989, provoquera l'effondrement du régime communiste dans les pays de l'est de l'Europe.
Cette ouverture au pluralisme politique marquera un tournant historique et entraînera des mouvements contestataires dans les autres pays socialistes totalitaires. La chute du mur de Berlin en novembre 1989, provoquera l'effondrement du régime communiste dans les pays de l'est de l'Europe.
Le Centre européen Solidarnosc à Gdansk, avec
devant, la grille des anciens chantiers navals.
© ABCfeminin.com.
devant, la grille des anciens chantiers navals.
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Le Centre européen Solidarnosc à Gdansk
Ouvert en 2014 dans un immeuble 26 000 m2 au revêtement de fer rouillé, contemporain par sa forme et son contenu, le Centre européen Solidarnosc, raconte comment s'est déroulé un des basculements de l'histoire dans les deux dernières décennies du XXème siècle.
Parmi les scènes de reconstitution et les nombreuses reliques des événements relatés dans le musée, figure la petite camionnette de fonction de Lech Walesa, ouvrier électricien qui réparait les chariots des chantiers navals de Gdansk. Elle est accompagnée de la vidéo d'une des interventions orales du syndicaliste, juché sur le véhicule avec un porte-voix pour galvaniser les ouvriers. La voiturette a servi aussi à ravitailler en nourriture les grévistes.
Le musée ne fait pas que rendre honneur à Lech Walesa. Il raconte la situation du pays dans les années 80, la lutte des ouvriers pour de meilleures conditions de vie, les magasins vides, les victimes de la répression, les victoires, les revirements et les drames du combat pour la liberté, jusqu'à la fin de la guerre froide entre pays libres démocratiques et pays totalitaires. Ce sera la fin du communisme en Europe de l'est avec la chute du "rideau de fer".
Parmi les scènes de reconstitution et les nombreuses reliques des événements relatés dans le musée, figure la petite camionnette de fonction de Lech Walesa, ouvrier électricien qui réparait les chariots des chantiers navals de Gdansk. Elle est accompagnée de la vidéo d'une des interventions orales du syndicaliste, juché sur le véhicule avec un porte-voix pour galvaniser les ouvriers. La voiturette a servi aussi à ravitailler en nourriture les grévistes.
Le musée ne fait pas que rendre honneur à Lech Walesa. Il raconte la situation du pays dans les années 80, la lutte des ouvriers pour de meilleures conditions de vie, les magasins vides, les victimes de la répression, les victoires, les revirements et les drames du combat pour la liberté, jusqu'à la fin de la guerre froide entre pays libres démocratiques et pays totalitaires. Ce sera la fin du communisme en Europe de l'est avec la chute du "rideau de fer".
Vue sur les chantiers navals de Gdansk, depuis la terrasse
du Centre européen Solidarnosc.
© ABCfeminin.com.
du Centre européen Solidarnosc.
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Du street art dans la cité ouvrière Zaspa
C'est dans un petit appartement du bâtiment 17D de la cité ouvrière du quartier Zaspa que résidait Lech Walesa, avec son épouse Danuta et leurs 8 enfants, jusqu'à ce que lui soit décerné le prix Nobel de la paix en 1983.
Situé à la sortie de Gdansk, après les chantiers navals en direction de Sopot, le site boisé comprend une quarantaine d'immeubles. C'est aujourd'hui un lieu de rendez-vous des amateurs de street art. Les hauts pans de murs sont mis à la disposition d'artistes triés sur le volet pour des créations colorées de grande envergure, parmi lesquelles les portraits du syndicaliste et du pape polonais Jean-Paul II.
Situé à la sortie de Gdansk, après les chantiers navals en direction de Sopot, le site boisé comprend une quarantaine d'immeubles. C'est aujourd'hui un lieu de rendez-vous des amateurs de street art. Les hauts pans de murs sont mis à la disposition d'artistes triés sur le volet pour des créations colorées de grande envergure, parmi lesquelles les portraits du syndicaliste et du pape polonais Jean-Paul II.
Une des façades peintes du quartier Zaspa, entre Gdansk et Sopot.
© ABCfeminin.com.
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Partir pour mieux revenir
Voisine de Sopot, la cité portuaire de Gdynia affiche une modernité architecturale aux lignes épurées inspirée de l'école allemande du Bauhaus. Cette ville nouvelle est réputée pour ses festivals et sa vie culturelle animée. Elle s'est développée à l'emplacement d'un petit village de fermiers et de pêcheurs au bord de la Baltique, à une dizaine de km au nord de Gdansk.
C'est de cette station marine qu'embarquaient les émigrés polonais sur des navires vers l'Europe et des transatlantiques vers les Amériques. Sur le front de mer, un terminal avec de vastes salles d'embarquement y a été construit en 1933. Depuis 2014, le Musée de l'Émigration y est installé.
C'est de cette station marine qu'embarquaient les émigrés polonais sur des navires vers l'Europe et des transatlantiques vers les Amériques. Sur le front de mer, un terminal avec de vastes salles d'embarquement y a été construit en 1933. Depuis 2014, le Musée de l'Émigration y est installé.
Une page du catalogue du Musée de L'Émigration de Gdynia.
En haut à droite, le terminal d'embarquement.
En haut à droite, le terminal d'embarquement.
La Pologne a connu plusieurs vagues d'émigration notamment en 1831 suite à un soulèvement contre la domination russe sur le royaume de Pologne. Au tournant du XXème siècle, des familles polonaises émigraient vers le Brésil et les Etats-Unis, puis vers la France dans les années 1920, pour fuir la pauvreté.
Dans ses salles immersives, organisées comme un parcours d'émigré, se succèdent les images commentées, les objets, les formalités, les reconstitutions, la plus grande maquette de navire au monde… Là se révèle l'histoire de ces émigrés polonais inconnus et ceux qui ont connus la célébrité : Frédéric Chopin, Arthur Rubinstein, Marie Skłodowska-Curie, l'actrice à la carrière hollywoodienne Pola Negri, l'écrivain Witold Gombrowicz, les cinéastes Andrzej Wajda et Agnieszka Holland…
Le musée rappelle que quitter son pays était courant dans l'Europe pré-moderne, que l'émigration est une expérience universelle, avec ses espoirs, ses drames - on estime à 15% le nombre des émigrés qui mourraient pendant les voyages transatlantiques - et ses vies nouvelles pleines d'avenir.
Après la chute du pouvoir communiste et l'entrée de la Pologne dans l'Union Européenne en 2004, les Polonais ont découvert enfin la liberté de voyager pour le plaisir.
Dans ses salles immersives, organisées comme un parcours d'émigré, se succèdent les images commentées, les objets, les formalités, les reconstitutions, la plus grande maquette de navire au monde… Là se révèle l'histoire de ces émigrés polonais inconnus et ceux qui ont connus la célébrité : Frédéric Chopin, Arthur Rubinstein, Marie Skłodowska-Curie, l'actrice à la carrière hollywoodienne Pola Negri, l'écrivain Witold Gombrowicz, les cinéastes Andrzej Wajda et Agnieszka Holland…
Le musée rappelle que quitter son pays était courant dans l'Europe pré-moderne, que l'émigration est une expérience universelle, avec ses espoirs, ses drames - on estime à 15% le nombre des émigrés qui mourraient pendant les voyages transatlantiques - et ses vies nouvelles pleines d'avenir.
Après la chute du pouvoir communiste et l'entrée de la Pologne dans l'Union Européenne en 2004, les Polonais ont découvert enfin la liberté de voyager pour le plaisir.
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