Il faut se souvenir de ce qu'était l'image de la mode dans la presse et à la télévision au tournant des années 60 pour saisir l'approche révolutionnaire que lui a insufflé le photographe Peter Knapp.
Pat Cleveland et Donna Jordan, 1972 © Peter Knapp.
En ce temps-là, le monde des média était à des années lumière de celui d'aujourd'hui. Les écrans n'avaient que deux formats, le grand écran (le cinéma) et le petit écran (la télévision). La presse était imprimée en noir et blanc et des dessins de mode illustraient les couvertures des revues pour les femmes.
Jeune photographe et graphiste suisse (il est né en 1931), Peter Knapp est engagé en 1959 par Hélène Lazareff qui a fondé en 1945 et dirige le magazine ELLE. Nommé à la direction artistique, il va révolutionner le style de ce magazine et le mettre en phase avec l'évolution de la mode et le nouveau statut de la femme. Il restera à ce poste jusqu'en 1966, puis de 1974 à 1978.
Peter Knapp s'attache à moderniser la mise en page et fait travailler avec lui plusieurs photographes aujourd'hui reconnus comme Paolo Roversi. Après son départ de ELLE, ses photos seront publiées dans de nombreux magazines tels que Vogue, Marie-Claire ou le Sunday Times.
Plus de cent photographies parmi les plus emblématiques de Peter Knapp sont aujourd'hui réunies dans l'ouvrage Dancing in the Street. Peter Knapp et la mode. Elles sont représentatives de cette "ivresse de la liberté" qui a commencé à régner dans la presse féminine au tournant des années 60. Le photographe en était un des précurseurs.
Exposées à Paris, à la Cité de Mode et du Design et sur le parvis de la gare de Lyon au printemps 2018, ces images de la femme se libérant visuellement des carcans et des poses statiques de l'époque sont une sorte de célébration de la révolution de mai 68 du point de vue de la mode.
Jeune photographe et graphiste suisse (il est né en 1931), Peter Knapp est engagé en 1959 par Hélène Lazareff qui a fondé en 1945 et dirige le magazine ELLE. Nommé à la direction artistique, il va révolutionner le style de ce magazine et le mettre en phase avec l'évolution de la mode et le nouveau statut de la femme. Il restera à ce poste jusqu'en 1966, puis de 1974 à 1978.
Peter Knapp s'attache à moderniser la mise en page et fait travailler avec lui plusieurs photographes aujourd'hui reconnus comme Paolo Roversi. Après son départ de ELLE, ses photos seront publiées dans de nombreux magazines tels que Vogue, Marie-Claire ou le Sunday Times.
Plus de cent photographies parmi les plus emblématiques de Peter Knapp sont aujourd'hui réunies dans l'ouvrage Dancing in the Street. Peter Knapp et la mode. Elles sont représentatives de cette "ivresse de la liberté" qui a commencé à régner dans la presse féminine au tournant des années 60. Le photographe en était un des précurseurs.
Exposées à Paris, à la Cité de Mode et du Design et sur le parvis de la gare de Lyon au printemps 2018, ces images de la femme se libérant visuellement des carcans et des poses statiques de l'époque sont une sorte de célébration de la révolution de mai 68 du point de vue de la mode.
Dancing in the Street, Peter Knapp et la mode, Peter Knapp et François Cheval,
Éditions du Chêne, 2018 © Peter Knapp.
Éditions du Chêne, 2018 © Peter Knapp.
Je bouge donc je suis
Balayées les poses statiques des mannequins dans la presse féminine.
Couvertures du n°81 de Marie-Claire (1937) et du Elle d'octobre 1955.
Peter Knapp sort les modèles dans la rue, les montre au naturel, les cheveux au vent. Il les fait bouger, sauter, sourire et même rire. Et tant pis si des femmes qui s'amusent ne donnent pas forcément de la "belle image" selon les canons de l'époque.
Il veut rendre aux femmes leur liberté de mouvement. Il veut surtout suivre, voir précéder, l'air du temps, se départir du bon goût, de la réserve et de la bienséance bourgeoise. Ses prises de vue sous-tendent ce questionnement : "Quel genre de fille voulez-vous être ?"
Jusqu'à la fin des années 50, la mode dans la presse se limitait à la haute couture. Le magazine ELLE proposait des ses pages des patrons de vêtements inspirés des créations couture que les femmes faisaient réaliser par une couturière de leur quartier.
Pour Elle, Saintes Marie de la Mer, 1960 © Peter Knapp.
Il veut rendre aux femmes leur liberté de mouvement. Il veut surtout suivre, voir précéder, l'air du temps, se départir du bon goût, de la réserve et de la bienséance bourgeoise. Ses prises de vue sous-tendent ce questionnement : "Quel genre de fille voulez-vous être ?"
Jusqu'à la fin des années 50, la mode dans la presse se limitait à la haute couture. Le magazine ELLE proposait des ses pages des patrons de vêtements inspirés des créations couture que les femmes faisaient réaliser par une couturière de leur quartier.
Pour Elle, Saintes Marie de la Mer, 1960 © Peter Knapp.
Et voilà que le prêt-à-porter fait son apparition. Courrèges, Ungaro, Cardin lancent une mode graphique, futuriste, qui libère la femme des carcans du style "bien habillée sur mesure".
Son écriture visuelle, singulière et novatrice, Peter Knapp la mettra en œuvre également dans les années 60 en réalisant une quarantaine de séquences pour l'émission DIM DAM DOM, un magazine féminin télévisé expérimental qui casse les codes narratifs et met la mode en adéquation avec la vie réelle.
Son écriture visuelle, singulière et novatrice, Peter Knapp la mettra en œuvre également dans les années 60 en réalisant une quarantaine de séquences pour l'émission DIM DAM DOM, un magazine féminin télévisé expérimental qui casse les codes narratifs et met la mode en adéquation avec la vie réelle.
Pour Courrèges, Susan Schönborn, Paris, 1969 © Peter Knapp.