montagne, santé et marche nordique, par le Docteur Jean Boutarin, cardiologue

Le Dr Jean Boutarin, cardiologue au Centre Hospitalier St Joseph et St Luc à Lyon, travaille sur la manière dont le système cardio-vasculaire contribue à l’énergie musculaire et sur l’adaptation de l’organisme à l’effort.

Il a créé en 1995 l’association Montagne et Santé pour la réadaptation cardiaque par la pratique de randonnées en montagne. 
                   
Ses observations auprès de ses patients montrent qu’une activité physique soutenue, régulière et bien gérée est bénéfique à plus d’un titre pour la santé.

Le Dr Jean Boutarin nous en explique les raisons et les mécanismes.

L’énergie musculaire provient de la combustion dans le corps de glucides et de lipides en présence d’oxygène apporté par les globules rouges.

Pour les efforts courts, ce sont les glucides qui sont principalement brûlés. Pour les efforts plus longs (à partir d’½ heure), la combustion des lipides augmente et dépasse celle des glucides.

Au cours de l’effort, les besoins en énergie et en oxygène des muscles sont beaucoup plus importants et le débit sanguin propulsé par le muscle cardiaque augmente.

La fréquence cardiaque (mesurée par le pouls) atteint ses limites selon la formule :

220 – âge

Par exemple : la fréquence cardiaque à ne pas dépasser à 40 ans est de 180 pulsations/minutes (220 – 40).

Au delà de cette limite, l’apport en oxygène devient insuffisant et le métabolisme se trouve en anaérobie (manque d’oxygène). Il génère alors un excès d’acide lactique et une hyperventilation pulmonaire qui provoquent essoufflement et fatigue.

L'essoufflement peut se produire :

• dès le démarrage de l’effort si le corps n’est pas passé par une phase d’échauffement. Le réseau artériel n’est pas suffisamment dilaté et l’augmentation du débit sanguin ne parvient pas jusqu’aux muscles. Avant de commencer les exercices physiques, le Dr Jean Boutarin recommande un temps d’échauffement de 10 à 20 minutes.

• si l’effort devient soutenu, la fréquence cardiaque est trop rapide et l’acidose lactique apparaît. Il faut ralentir la marche ou la course pour que le métabolisme récupère son rythme, s’arrêter pour se reposer, s’hydrater et faire quelques exercices de stretching.

• si l’effort est trop important, le corps peut atteindre un état d’épuisement et des malaises apparaître. La sudation excessive pour éliminer la chaleur provoque une déshydratation, la combustion des glucides génère une hypoglycémie par manque de sucres rapides.

Il faut stopper tout effort et se reposer. L’acidose lactique causée par le manque d’oxygène crée des désordres métaboliques importants qui peuvent aller jusqu’à l’infarctus.

Le meilleur moyen de repousser ses limites consiste à renforcer ses muscles par l’entraînement. Ils peuvent alors mieux stocker de l’énergie et l’extraction de l’oxygène des globules rouges est facilitée. À effort égal, il y a moins de production d’acide lactique.

Le Dr Jean Boutarin insiste sur les effets bénéfiques de l’entraînement sur la santé :

• les artères, dilatées au cours de l’effort deviennent plus souples par la perte de sel et la baisse de la tension artérielle ;

• la fréquence cardiaque est ralentie, le cœur se fatigue moins, ce qui favorise la longévité ;

• le métabolisme brûle plus de sucres (glucides) et de graisses (lipides), ce qui limite le risque d’infarctus ;

• les muscles bien oxygénés vieillissent moins vite ;

• et enfin, l’exercice physique est excellent pour le moral, il procure du bien-être et redonne confiance en soi.

Soignez votre cœur ! Faites de l’exercice ! Ce sont les conseils du Dr Jean Boutarin.


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Gérard Bernabé, Formateur à l’école française de marche nordique

•••> La TECHNIQUE de la MARCHE NORDIQUE