L'histoire est assez rocambolesque.
Ce village où Colette (1873-1954) est née et qu'elle et sa famille ont du fuir alors qu'elle était adolescente, est désormais réconcilié avec l'auteure des Claudine et de tant d'autres succès littéraires.
Aussi connue pour son talent de conteuse que pour les frasques de sa vie parisienne, Colette, la dame du Palais Royal, est née en Bourgogne-Franche-Comté, dans une de plus belles maisons de Saint-Sauveur-en-Puisaye. C'est là qu'elle aurait aimé finir ses jours.
Ce village où Colette (1873-1954) est née et qu'elle et sa famille ont du fuir alors qu'elle était adolescente, est désormais réconcilié avec l'auteure des Claudine et de tant d'autres succès littéraires.
Aussi connue pour son talent de conteuse que pour les frasques de sa vie parisienne, Colette, la dame du Palais Royal, est née en Bourgogne-Franche-Comté, dans une de plus belles maisons de Saint-Sauveur-en-Puisaye. C'est là qu'elle aurait aimé finir ses jours.
Son immense succès littéraire aidant, lorsque Colette fut invitée en 1925 pour inaugurer la plaque apposée sur cette grande maison dont le jardin fleuri faisait la fierté de Sido, sa mère, les habitants du village l'ont accueillie en lui lançant des pierres. Ils n'avaient pas oublié combien leur quiétude avait été bouleversée par les écrits de l'écrivaine rebelle.
Aujourd'hui, la Maison de Colette, datant du 18e siècle, a été entièrement restaurée. Entourée de jardins réhabilités, elle se visite désormais et un parcours de tous les lieux du village en lien avec la jeunesse de Colette sont marqués par une signalétique. Un Musée Colette, consacré à la vie et à la carrière de cette grande dame de la littérature occupe le château de Saint-Sauveur-en-Puisaye.
Aujourd'hui, la Maison de Colette, datant du 18e siècle, a été entièrement restaurée. Entourée de jardins réhabilités, elle se visite désormais et un parcours de tous les lieux du village en lien avec la jeunesse de Colette sont marqués par une signalétique. Un Musée Colette, consacré à la vie et à la carrière de cette grande dame de la littérature occupe le château de Saint-Sauveur-en-Puisaye.
La maison où Colette est née, vue depuis "le jardin d'en face".
© ABCfeminin.com.
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Des histoires de famille
Pour quelle raison a-t-il fallu tant d'années pour que le village de naissance de Colette accepte de la célébrer ?
Sido, la mère de Colette, avait été mariée contre son gré à un bourgeois de Saint-Sauveur-en-Puisaye, riche mais alcoolique et un peu fou, propriétaire de cette maison, une des plus imposantes du village. Une fille, Juliette, était née en 1860, après trois ans de mariage et un fils, Achille en 1863. Le mari, Jules Robineau-Duclos, mourut deux ans plus tard.
Le "jardin du bas" de la Maison de Colette, avec à gauche la glycine centenaire.
© ABCfeminin.com.
Sido, la mère de Colette, avait été mariée contre son gré à un bourgeois de Saint-Sauveur-en-Puisaye, riche mais alcoolique et un peu fou, propriétaire de cette maison, une des plus imposantes du village. Une fille, Juliette, était née en 1860, après trois ans de mariage et un fils, Achille en 1863. Le mari, Jules Robineau-Duclos, mourut deux ans plus tard.
Le "jardin du bas" de la Maison de Colette, avec à gauche la glycine centenaire.
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Un jeune capitaine toulonnais au glorieux passé militaire vivait dans une maison voisine. Il avait perdu une jambe à la guerre et on lui avait octroyé un poste de percepteur dans le village. Amoureux de Sido, Jules-Joseph Colette s'est installé rapidement chez elle, dans la grande maison, et la rumeur a aussitôt couru qu'Achille était le fruit de leurs amours adultères. Un second fils et une fille, Sidonie-Gabrielle, la future Colette, viendront compléter la famille.
C'est en 1884, avec le mariage de Juliette, la fille aînée, que tout s'est gâté. Le mari a réclamé la part d'héritage de son épouse. La belle bâtisse où la famille vivait un peu recluse, sans contact avec les gens du village, a du être vendue et les Colette bientôt ruinés ont été contraints de quitter définitivement Saint-Sauveur-en-Puisaye. Ils se sont installés à une quarantaine de kilomètres, à Châtillon-Coligny.
« Ma maison [...] reste pour moi ce qu’elle fut toujours :
une relique, un terrier, une citadelle, le musée de ma jeunesse... »
Colette, La retraite sentimentale (1907).
C'est en 1884, avec le mariage de Juliette, la fille aînée, que tout s'est gâté. Le mari a réclamé la part d'héritage de son épouse. La belle bâtisse où la famille vivait un peu recluse, sans contact avec les gens du village, a du être vendue et les Colette bientôt ruinés ont été contraints de quitter définitivement Saint-Sauveur-en-Puisaye. Ils se sont installés à une quarantaine de kilomètres, à Châtillon-Coligny.
« Ma maison [...] reste pour moi ce qu’elle fut toujours :
une relique, un terrier, une citadelle, le musée de ma jeunesse... »
Colette, La retraite sentimentale (1907).
Le coup d'éclat des Claudine
Autre raison qui expliquerait l'animosité des villageois de Saint-Sauveur-en-Puisaye à l'égard de Colette, le scandale des Claudine, quatre romans inspirés de sa jeunesse, publiés de 1900 à 1903 sous le nom de Willy, le journaliste libertin que Colette a épousé à vingt ans. Dans le premier, Claudine à l'école, l'auteure, poussée peut-être par son mari dont l'habitude de choquer était patente, évoque les amours saphiques de la directrice de l'école et de son adjointe. Vraie ou fausse, la révélation ruinera en tout cas la carrière de la seconde.
La classe de Colette dans l'école de Saint-Sauveur-en-Puisaye.
© ABCfeminin.com.
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Aujourd'hui le temps a fait son œuvre. La majestueuse maison de la rue de l'Hospice, rebaptisée rue Colette, est labellisée "Maisons des illustres" et inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Saint-Sauveur-en-Puisaye peut s'enorgueillir d'une maison restaurée à l'identique avec les meubles, les papiers peints dont les motifs ont été reconstitués à partir de sous-couches restées encollée sur les murs, les tentures tissées et cousues main, le service de table et les verres en cristal gravés des initiales J.C. du capitaine, et une foule d'accessoires et d'objets ayant appartenu à la famille Colette.
La petite chambre de Colette, en haut d'un escalier donnant sur la chambre de ses parents.
© ABCfeminin.com.
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Sido avait une passion pour le jardinage. Les jardins de la maison de Saint-Sauveur-en-Puisaye sont remarquables. Ils ont été entièrement remis en état. Toutes les plantations, certaines exotiques, et soixante rosiers datant de 1820-1830 ont été replantés. La Maison de Colette est entourée de jardins. Il y a "le jardin d'en face", un carré de verger juste de l'autre côté de la rue ; à l'arrière de la maison, il a le flamboyant "jardin du haut" sur lequel donne la fenêtre de la cuisine et au fond, au bas d'un escalier, il y a le jardin potager.
« Grande maison grave, revêche avec sa porte à clochette d’orphelinat,
son entrée cochère à gros verrou de geôle ancienne,
maison qui ne souriait qu’à son jardin... »
Colette, La Maison de Claudine (1922).
Vue sur le jardin fleuri de la Maison de Colette par la fenêtre de la cuisine.
© ABCfeminin.com.
« Grande maison grave, revêche avec sa porte à clochette d’orphelinat,
son entrée cochère à gros verrou de geôle ancienne,
maison qui ne souriait qu’à son jardin... »
Colette, La Maison de Claudine (1922).
Vue sur le jardin fleuri de la Maison de Colette par la fenêtre de la cuisine.
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Dans un coin du bureau du capitaine Colette, on peut voir le petit tabouret sur lequel s'asseyait Sidonie-Gabrielle pendant que son père s'affairait sur sa table de travail. Le capitaine Colette avait des velléités de devenir écrivain. Après sa mort, en haut de sa bibliothèque, on a retrouvé des piles de chemises avec un titre inscrit sur chacune d'elles et à l'intérieur, des feuilles blanches. La carrière littéraire de Colette, qui a adopté le patronyme paternel comme nom d'écrivaine, a peut-être pour origine cette impuissance à écrire de son père.
Bien d'autres anecdotes sur la vie de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye vous seront révélées lors de la visite guidée de la maison où elle est née et de la salle de classe reconstituée dans l'école du village.
Dans le musée Colette installé dans le château du village, riche de documents exclusifs et de centaines de photographies, des expositions annuelles sont organisées. Des pans, connus et moins connus, de la vie de la célèbre femme de lettres y sont présentés.
Colette était une femme d'avant-garde. Ecrivaine, artiste de music-hall parfois impudique - à l'interdiction de montrer un sein nu sur scène, elle répondit en dénudant les deux -, mime, journaliste, reporter de guerre, créatrice d'un institut de beauté et reine du marketing : l'idée de vendre des cols Claudine pour faire connaître ses livres, c'était tout elle.
Colette et le marketing : le col Claudine © ABCfeminin.com.
« Je n’ai qu’à fermer les yeux pour revoir après tant d’années,
cette pièce maçonnée de livres ».
Colette, La Maison de Claudine (1922).
cette pièce maçonnée de livres ».
Colette, La Maison de Claudine (1922).
Bien d'autres anecdotes sur la vie de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye vous seront révélées lors de la visite guidée de la maison où elle est née et de la salle de classe reconstituée dans l'école du village.
Dans le musée Colette installé dans le château du village, riche de documents exclusifs et de centaines de photographies, des expositions annuelles sont organisées. Des pans, connus et moins connus, de la vie de la célèbre femme de lettres y sont présentés.
Colette était une femme d'avant-garde. Ecrivaine, artiste de music-hall parfois impudique - à l'interdiction de montrer un sein nu sur scène, elle répondit en dénudant les deux -, mime, journaliste, reporter de guerre, créatrice d'un institut de beauté et reine du marketing : l'idée de vendre des cols Claudine pour faire connaître ses livres, c'était tout elle.
Colette et le marketing : le col Claudine © ABCfeminin.com.
Carnet d'adresses
La Maison de Colette
8-10, rue Colette
89520 Saint-Sauveur-en-Puisaye
+33 (0)3 86 44 44 06
www.maisondecolette.fr
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+33 (0)3 86 44 44 06
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Signalétique du parcours Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye.
© ABCfeminin.com.
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Office du Tourisme Bourgogne-Franche-Comté
www.bourgognefrancheconte.com
Office du Tourisme de Puisaye-Forterre*
3, place de la République
89170 Saint-Fargeau
+33 (0)6 21 15 77 47
www.puisaye-tourisme.fr
* Communauté de communes.
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