tricot, broderie, crochet... l’art de manier le fil et l’aiguille

"Je vis depuis des années avec une folle de broderie que j’ai suivie dans beaucoup de salons des arts du fil en France et à l’étranger, ce qui me vaut le surnom de "monsieur porte coton" s’amuse Jean Charles Durand, créateur avec son épouse du salon Aiguille en Fête.
 
C’est ainsi qu’il a découvert le monde abyssal de la broderie et qu’il a été frappé par l’esprit moderne et contemporain des travaux d’aiguilles, terme générique, et un peu ringard, il le reconnaît.

Photo : accessoires Dolce & Gabbana.

La broderie, ce n’est pas plus désuet qu’un pinceau ou une plume.

Avec une aiguille et du fil, on peut écrire, peindre, sculpter etc. Le fil est un matériau ignoré, mais très actuel, avec lequel on peut réaliser des merveilles et même de véritables chefs d’œuvres.
 
Il y a d’illustres artistes, comme par exemple Annette Messager, dont les créations mélangent différentes techniques de confection en laine et en chiffon pour façonner des pièces qui peuvent valoir des fortunes.
 
Ce qui a changé aujourd’hui dans des manifestations grand public comme les Salons de loisirs créatifs et en particulier Aiguille en Fête, c’est la rencontre entre les artistes et le public, généralement féminin, qui est très demandeur.
 
Les 15.000 visiteurs d’Aiguille en Fête, en majorité des femmes, plébiscitent la créativité. Elles sont 98 % à avoir envie d’apprendre des techniques nouvelles pour pouvoir les associer dans leurs réalisations. Elles ont enfin fait "sauter" le carcan de l’abécédaire nounours.

Pendant un de nos salons, poursuit  Jean Charles Durand, nous avions demandé aux étudiants de l’école Duperré, une école d’excellence dans le domaine de la mode, de réaliser des œuvres uniques.
 
Une élève a choisi de travailler sur les maladies des plantes. Elle a d’abord observé de manière quasi clinique les maladies des feuilles, causées par un champignon, qui se caractérisent par des taches blanches de formes particulières.
 
Elle s’est mise ensuite à les broder sur un bout de tissu, puis un autre et encore un autre et ainsi de suite jusqu’à créer une magnifique toile en réseau, dévorée, rongée, mouchetée.
 
Un travail magnifique au travers duquel les moins expertes voient un monde de possibles s’ouvrir devant elles.

Photo : broderie d'Olympia Le Tan pour sa collection de minaudières.

Des artistes comme Léa Stansal qui travaille plutôt des mélanges de rubans ou Fanny Violet qui utilise une technique de broderie à la machine ont chacune donné des cours pendant le salon.
 
Leurs ateliers n’ont pas désempli depuis l’ouverture jusqu’à la fermeture.
 
Pour une autre édition d’Aiguille en Fête, nous avons invité des artistes tricoteuses japonaises qui sont de véritables stars, adulées dans leur pays.
 
La tendance tricot pourrait venir du pays du soleil levant, prescripteur en matière de mode, et non pas de New York.
 
Autre signe et pas des moindres, Phildar, la marque de fils de laine, a vu son chiffre d’affaires exploser depuis quelques années. Ses catalogues de créations très mode à réaliser, s’arrachent et son site de vente en ligne de pelotes de laine est très fréquenté.
 
Serait-ce un signe avant coureur d’une lame de fond ? Aujourd’hui, les jeunes se remettent au tricot, pour l’attrait du "je l’ai fait moi-même" et réalisent des modèles simples ou très sophistiqués, parfois surprenants et ludiques.
 
Le verbe tricoter n’a plus rien de vieillot. Désormais, il se conjugue de la façon suivante, je crée de mes mains quelque chose de joli, un vêtement ou un accessoire, avec des aiguilles et de la laine pour le plaisir de le faire, de le porter ou de l’exposer, et de faire preuve de créativité.

•••> Immersion dans un univers de broderie

•••> Halte au stress, à vos aiguilles !

•••> Histoire mouvementée du fait main à l’aiguille

•••> Des fils et des idées : informations pratique  


<• retour introduction